Welcome sur Gobal-Village-Movies ...

Welcome sur Gobal-Village-Movies ... World movies, films du monde.

"Talkies" uniquement.
Pour les films muets aller sur Films Muets - Silent Movies

Pages

samedi 7 mai 2011

Tunes of Glory - Ronald Neame - 1960



Alec Guinness ...
Maj. Jock Sinclair, D.S.O., M.M.
John Mills ...
Lt. Col. Basil Barrow (Battalion Commander)
Dennis Price ...
Maj. Charles 'Charlie' Scott, M.C. (Battalion Executive Officer)
Kay Walsh ...
Mary Titterington
John Fraser ...
Cpl. Piper Ian Fraser
Susannah York ...
Morag Sinclair
Gordon Jackson ...
Capt. Jimmy Cairns, M.C. (Battalion Adjutant)
Duncan Macrae ...
Pipe Maj. Duncan MacLean
Percy Herbert ...
RSM Riddick
Allan Cuthbertson ...
Capt. Eric Simpson
Paul Whitsun-Jones ...
Maj. 'Dusty' Miller (Mess President)
Gerald Harper ...
Maj. Hugo MacMillan
Richard Leech ...
Capt. Alec Rattray
Peter McEnery ...
2nd Lt. David MacKinnon
Keith Faulkner ...
Cpl. Piper Adam


107 minutes
Scénario de James Kennaway, d'après l'un de ses romans.

Dans une caserne des Highlands en Ecosse, juste après la deuxième guerre mondiale. Une soirée est donnée en l'honneur du Major Jock Sinclair (Guiness), commandant en chef du bataillon (je n'y connais rien aux grades de l'armée !), car un nouveau commandant arrive le lendemain pour le relever. Les hommes se montrent attachés à leur chef et dansent en buvant du whisky. Pendant ce temps la fille de Jock, Morag (York), tente de savoir si son amoureux, Ian Fraser (Fraser), va pouvoir se libérer de ses obligations en tant que joueur de cornemuse attitré de la soirée. L'enceinte étant interdite aux femmes de nuit, elle est surprise par le Major MacLean qui lui fait comprendre qu'elle va s'attirer de gros ennuis.
Durant la danse, il s'avère que le Colonel Barrow est arrivé : les présentations faites, la danse reprend. Le lendemain, commence l'affrontement entre les deux hommes ayant des passés diamétralement opposés, l'un ayant fait des études universitaires et l'autre pas, mais tous deux semblent avoir été des Pipers. Tout de suite Barrow tente de prendre en main les officiers, en imposant des cours de danse traditionnelle en vue du prochain bal donné avec des civils, car il tient à l'image de cette caserne. 
Cela n'est pas du goût des hommes qui commencent à rechigner en resserrant les rangs derrière Sinclair. Le soir du bal certains hommes, dont Sinclair, finissent par se comporter comme des rustres, alors qu'il leur était formellement interdit de lever les bras et de pousser des cris durant la danse, l'un d'eux allant même jusqu'à jeter sa partenaire à terre. Prix d'une rage soudaine, Barrow interrompt la soirée sous les yeux interloqués de tous.
Tout en conduisant une jeep à grande vitesse, il explique à son Adjudant Jimmy (Jackson), que sa seule raison de vivre alors qu'il était prisonnier et torturé durant la guerre, c'était de revenir dans cette caserne et de faire encore mieux que son propre père et son grand-père qui s'y étaient distingués avant lui. Depuis son retour il vit solitaire.
Pendant ce temps, Jock retourne à la maison pour trouver un mot de sa fille Morag lui annonçant qu'elle passe la soirée chez une amie. Solitaire, il retourne en ville où il tombe sur une partie de ses hommes qui finissent la soirée au pub et qui tentent de lui cacher que sa fille est assise à une petite table avec le Caporal Fraser. Malheureusement, Jock aperçoit sa fille et pris d'une rage explosive, flanque un coup de poing au pauvre Fraser qui n'a pas le temps de dire ouf. 
Horrifié par son geste qui ne manquera pas d'avoir des conséquences drastiques, c'est-à-dire la cour martiale, (car un officier n'a pas le droit de lever la main sur un homme en uniforme) Jock s'en va trouver du réconfort dans les bras de Mary (Walsh) une actrice de théâtre. Il découvre dans le salon de celle-ci son fidèle old boy, Charlie Scott (Price) ....


Un film qui m'a laissé pétrifiée durant de nombreuses scènes, en particulier les scènes jouées par John Mills, incroyables de réalisme sous une forme de violence contenue et vibrante qui fait mal. Difficile d'exprimer les émotions qui vous assaillent face à la solitude immense et au vide vécus par les deux protagonistes principaux. C'est un film douloureux dans un cadre magnifique mais terriblement rigide.
Les us et coutumes de la caserne sont bien dépeintes, on se rend compte de la dureté de la hiérarchie et du système. Les moqueries ou plutôt les railleries vont bon trains aussi dans ce monde presque strictement masculin. On sent aussi le poids du passé, le poids de l'image telle qu'elle est perçue par les officiers, ou plutôt l'idée, comme cela le sera exprimé par Barrow, lorsqu'il tentera de faire comprendre l'importance que cette caserne a pour lui, face à Sinclair alors abattu car sachant ses jours comptés avant de paraître devant la cour martiale. C'est peut-être cette compréhension qui fera changer d'avis Barrow, tout d'abord hésitant sur la marche à suivre afin que l'honneur soit sauf. 
Le final est affreux : Barrow ayant exprimé sa décision de changer la procédure et de ne pas aller jusqu'à la cour martiale, on s'attend à ce que Jock Sinclair change d'attitude. Or il n'en est rien. Barrow se retrouve toujours aussi seul face à des hommes qui ne le respectent même plus, qui rient grassement en buvant et en chantant. Lorsqu'il retourne s'isoler, incapable de supporter cette vision, Barrow retrouve Charlie Scott qui prônait purement et simplement la cour martiale pour son ami (probablement pour l'évincer de chez Mary, ou simplement parce qu'il n'a jamais été vraiment ami, difficile de le savoir !), celui-ci lui fait comprendre qu'il n'a plus rien : ni estime, ni sympathie des hommes et Barrow finit par le geste irréparable terrible.

Puis on se dit que Jock n'a rien compris : après le protocole d'usage qui veut qu'un certain officier monte voir la raison du coup de feu, il s'approche du corps avec un certain détachement, puis se lave les mains dans le lavabo. Craignant ensuite les représailles du fantôme de Barrow, il organise ensuite des funérailles dignes d'un haut dignitaire, sous les yeux médusés de ses hommes, dont l'un ricane, pour finir en larmes, complétement effondré, sa conscience enfin réveillée face à ce qu'il appelle le crime, commis par lui et par tous les autres, complices, à l'exception de Jimmy, qui est resté égal à lui-même.

Je comprends surtout que cette solitude immense et douloureuse et ce grand vide ont fini par avoir raison des deux hommes. Un mal irréparable qui touche leurs âmes déjà terriblement ébranlées par leurs vécus, leurs ambitions et la réalité de ce qu'ils sont devenus qui les pousse à agir au plus proche des convenances et qui les empêche de vivre pleinement, car plus ils tentent de maîtriser les situations (Barrow face aux hommes de la caserne, Sinclair face à sa fille et à Mary), plus ils se retrouvent insupportablement face à eux-mêmes.
Dès les premières scènes où les deux hommes se trouvent face à face dans ce combat pour le pouvoir, rigides et fermés, on ne peut s'empêcher de penser que ces confrontations entre ces hommes trop fiers et inflexibles (bien que les failles de Barrow soient perceptibles) vont  mal se terminer...
Beaucoup d'éloges, en effet méritées, pour Alec Guiness se trouvent sur la toile, j'en ai peu lues par contre sur John Mills : pour ma part c'est lui (ah, John Mills !) qui m'a le plus touchée dans ce film aux images magnifiques (Ah, l'Ecosse en hiver !), aux décors et costumes somptueux (ah, le kilt !), et à la musique prenante (ah, la cornemuse !). Mais bien sûr ils sont tous deux portés par des acteurs tous excellents ... ;-)










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire